Si vous me suivez sur Facebook ou Instagram, vous savez que j’ai très peur en avion.
Le genre de peur qui me paralyse et qui jusqu’à présent ne me permettait pas de faire plus de 3-4 heures et dans un état d’angoisse dramatique plusieurs jours avant et pendant le vol.
Mais vous avez aussi pu voir qu’en octobre j’ai réussi à franchir un cap avec un voyage au Canada qui m’a obligée à me dépasser avec 7 heures de vol.
Je suis même montée dans un hydravion pour un vol de 45 minutes au-dessus de la Mauricie, mais ça, c’est encore une autre histoire 😉
Revenons à ce vol direction le Canada (je sais que je dois vous faire un article sur nos 15 jours de périple à travers le Québec, mais le temps me manque cruellement pour compiler les bons plans resto, hôtel, location et visites).
J’avais commencé ce travail sur moi lors de mon voyage en Alsace, avec un vol court, quelques semaines avant le grand saut, mais durant lequel j’ai déjà constaté que j’étais beaucoup moins stressée qu’avant.
Dire que j’ai vaincu ma peur de l’avion, et que ma phobie m’a quittée est un grand mot.
Dire que je n’ai plus peur en avion serait un mensonge, et ne pas avouer qu’au retour une zone de turbulences a failli m’achever serait une omission malhonnête.
Non, je ne suis pas guérie.
Mais déjà avoir envisagé le voyage, et m’être préparée à ce parcours dans le ciel pendant plusieurs heures, a été déjà une partie du challenge réussi.
Ensuite en vol, j’ai pu me défaire de quelques symptômes qui jusqu’à présent faisaient de mes heures d’avion un enfer : sueur froide, tremblement des mains, claquement de dents, sueur chaude, accélération du rythme cardiaque, accélération de la respiration, crise d’angoisse, crise de panique …
Je m’estime pourtant heureuse de ne jamais avoir souffert du mal des transports et donc de nausées ou vomissements.
Depuis longtemps on me préconise de prendre un cachet du genre somnifère et ainsi tous mes problèmes seront réglés : oui mais voilà, rien que l’idée de ne pas être consciente ou d’avoir toutes mes facultés dans un avion m’angoisse encore plus !
Alors oui j’aimerais pouvoir dormir durant le trajet mais pour l’instant mon corps et mon esprit ne se l’autorisent pas en altitude au-dessus d’un océan ou d’un continent !
Maintenant que je vous ai posé le tableau, voici ce qui m’a aidé à mieux vivre ce vol de 7h, ainsi que les astuces pour amoindrir mes symptômes et diminuer mon stress et ma peur en avion.
Visualiser :
Plusieurs semaines à l’avance, lorsque je pensais à ce voyage, et que le stress commençait à m’envahir, j’essayais de visualiser un trajet calme, une musique douce, les paysages du Canada que j’allais pouvoir découvrir en arrivant, des images rassurantes comme un thé près d’une cheminée, une forêt aux couleurs de l’automne …
Je respirais calmement, je décontractais mes muscles, j’essayais aussi de me dire que pour le moment j’étais bel et bien sur terre donc inutile d’angoisser à l’avance.
Je repoussais les images négatives qui jusqu’à présent prenaient le dessus.
Je rassemblais ma motivation et mon envie de voyager pour lutter contre cette peur viscérale, irrationnelle et incontrôlable.
Je me suis fabriquée des visualisations positives pour m’apaiser et me rassurer.
S’équiper :
Pour ma part j’ai besoin de recréer un endroit apaisant : mon canapé chez moi !
Alors non je n’embarque pas mon canapé dans l’avion ! 😉
Mais j’y emmène des éléments qui me permettent encore une fois de me rassurer, comme un enfant avec son doudou.
Je fais suivre un grand foulard / écharpe (selon la saison) : ce qui de toute façon est pour moi un indispensable en voyage même sans prendre l’avion.
Une ventilation trop forte, besoin de se caler, de se couvrir les jambes, la tête, etc.
Il faut TOUJOURS avoir ce genre d’accessoires textile avec soi !
Cette écharpe doudou est recouverte de mon parfum préféré et me sert de « plaid » comme je ferais si j’étais chez moi.
Je me sens au chaud, protégée, apaisée.
Cela me permet de faire redescendre un peu la pression rien qu’en reniflant et en m’emmitouflant dessous.
Des écouteurs pour mettre sa musique préférée dans les oreilles et se couper des discours anxiogènes que l’on entend autour de soi (l’enfant qui demande si le hublot est bien fermé, le vieux monsieur qui dit « faudrait pas qu’on s’écrase quand même » ou l’hôtesse qui raconte où sont les issues de secours .. Bref je préfère ne pas écouter toutes ces phrases qui me renvoient à ma peur !)
J’emmène aussi toujours en voyage mon travel mug que je remplis de mon thé préféré en salle d’embarquement après les contrôles : l’odeur et le goût bernent mon cerveau !
Si je sens et goûte ce thé c’est que je suis chez moi et tout va bien ! 😉
Se concentrer :
Si je suis concentrée sur quelque chose, mon esprit finit par oublier qu’il est dans un avion et donc à faire tourner en boucle un film catastrophe.
Si je me sens chez moi sur mon canapé, il ne peut rien m’arriver.
Donc j’ai toujours un livre avec moi.
Attention, vous allez voir les subtilités pour berner mon esprit tordu et torturé : je le choisis en anglais, car cela fait déjà partie de processus de concentration de ne pas aller dans la facilité de ma langue maternelle.
Même si je lis facilement l’anglais, cela reste pour mon cerveau un effort plus important que de lire en français.
Deuxième subtilité, j’embarque avec moi un livre que j’ai commencé chez moi !
Juste quelques pages ou les deux premiers chapitres, mais comme je l’ai commencé chez moi, mon travail de visualisation, quand je me replonge dans l’histoire, est alors plus facile : je me revois dans mon salon lorsque j’ai lu le début et je ne fais que continuer ma lecture calmement.
Je poursuis l’histoire en me rappelant dans quelques conditions j’étais au début de ma lecture et alors cela me renvoie à un moment calme et agréable.
Profiter :
Très difficile à faire quand on commence à sentir les heures passées et qu’il reste encore de longues minutes de vol et que le stress reprend le dessus progressivement.
Mais plus le vol sera long, plus il y aura de distractions à bord : films, séries, repas, musique …
Est-ce qu’on a souvent le temps et l’occasion de regarder 3 films d’affilée ou bien toute une saison d’une série ?
De manger son repas dans un fauteuil avec un concert génial dans les oreilles ou en découvrant « This is us » ?
Non, ces moments sont rares ou alors on les paie plus tard en se disant qu’on s’est couché trop tard etc ..
Là vous n’avez que ça à faire ! Vous ne pouvez pas lancer une machine, ranger du linge, faire à manger … alors profitez !
Pour ma part, j’essaie d’aller vers des films ou documentaires qui sont vraiment ce que j’aime et que ma famille ne supporterait pas (mon mari n’aime pas les documentaires littéraires ou les comédies romantiques).
Idem j’ai regardé des films en VO car j’adore ça : j’ai plongé dans « the bookshop » que je n’aurais jamais pris le temps de regarder en temps normal, j’ai découvert This is us, je me suis aussi refait quelques épisodes de Friends car voir Joey me met instantanément de bonne humeur et en mode positif !
Travailler :
Si comme moi vous aimez écrire, ou que vous repoussez depuis des années de pouvoir noter le récit de votre accouchement ou de votre dernier voyage, ou même que vous n’avez pas encore préparer les visites pour l’arrivée, c’est le moment de vous plonger dedans.
Un ordi, une clé USB ou tout simplement un carnet et vous pourrez prendre le temps de mettre noir sur blanc ce que vous n’avez jamais pris le temps de faire.
Cela vous permet de vous replonger dans de bons souvenirs et poursuivre votre travail de visualisation positive tout en mettant à profit ses heures d’avion.
Pour ma part j’ai réussi à écrire quelques scènes de mon prochain manuscrit, dont une scène qui se passe dans un avion : pouvoir vivre et observer en temps réel, c’est encore mieux que de l’imaginer, alors autant en profiter !
Dernière astuce, que je donne avec des pincettes car je ne veux pas qu’on m’accuse de pousser à la consommation mais ça marche pour moi :
Boire un peu d’alcool :
Une ou deux coupes de champagne c’est un formidable décontractant musculaire et avec l’altitude pas besoin de boire + pour se détendre.
On relâche un peu les tensions et on peut se surprendre à fermer les yeux quelques minutes (certains arriveront même à dormir, ce n’est pas encore mon cas).
J’espère que ces quelques astuces vous aideront à franchir certaines étapes de cette phobie de l’avion.
Et vous, vous avez des conseils ou trucs pour passer un vol plus zen et serein ?
Très intéressant de voir que c’est possible ! Alors moi c’est pas tellement l’avion, mais plutôt l’enfermement. Etre enfermée dans une boite pendant 7h (moi aussi je veux aller au Canada !) et « enfermée » entre les rangées de sièges…. fiouuuu ! Rien que d’y penser, ça m’angoisse ! ça fait longtemps que je renonce et c’est dommage car j’avais tout (le temps, l’argent et le passeport)…. Je travaille sur moi pour avancer et espérer y aller cette année.
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j’avoue que ce coté claustro fait partie du problème chez moi : ne pas pouvoir aller prendre l’air ou sortir quand on veut. Mais je pense que là aussi il suffit de regarder le positif et d’essayer de se recréer un petit cocon. Après tout dans notre lit / chambre on y passe 7h sans se lever parfois. En tout cas, ça vaut le coup d’essayer de trouver ces propres trucs pour aller vers sa destination de rêve !
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